#21 – Empêche le fisc de te voler ta liberté, voici la solution — Joseph Bechaalany
Introduction
Dans cet épisode, je reçois Joseph Bechaalany, avocat fiscaliste suisse, qui passe ses journées à sauver des années de vie aux entrepreneurs, en les aidant à travailler moins pour l’État et plus pour eux.
Joseph m’explique pourquoi la plupart des infopreneurs laissent filer l’équivalent de dix années de travail, simplement parce qu’ils ne posent pas les bonnes questions, au bon moment, sur leur structure, leur rémunération, la TVA ou leur expatriation.
On rentre dans des cas très concrets, un infopreneur à 7 chiffres qui veut partir à Dubaï, un formateur à 350 000 euros de chiffre d’affaires qui joue avec le feu sur la TVA, et même mon propre cas, vivre en France avec une société en Suisse.
Si tu vends des formations, que tu rêves de liberté géographique et financière, mais que tu repousses la fiscalité parce que « tu as un comptable », cet épisode peut littéralement te faire gagner des années de vie.
Chapitrage de l’épisode
00:00 – Présentation de Joseph, de Beyrouth à la Suisse et aux Émirats
01:24 – Pourquoi il a résisté pendant 3 ans avant de lancer ses séminaires
03:49 – Comment il rend la fiscalité simple, concrète et supportable pour les entrepreneurs
05:42 – Qui devrait consulter un avocat fiscaliste, même si le business est « petit »
08:38 – Les excuses qui coûtent des années de travail, « je n’ai pas le temps », « c’est trop cher », « j’ai déjà un comptable »
11:28 – Cas pratique, l’infopreneur à 7 chiffres qui veut partir à Dubaï pour payer moins d’impôts
14:18 – Domicile fiscal, double imposition et pièges classiques de l’expatriation
18:14 – Comptable ou avocat fiscaliste, qui fait quoi, et pourquoi tu as besoin des deux
21:10 – Investissement locatif, studio, holding et importance de penser à la sortie dès le départ
23:59 – Cas pratique, le formateur à 350 000 euros et le risque mortel de la TVA
27:32 – Mon propre cas, vivre en France, avoir une société en Suisse et attirer la curiosité du fisc
32:20 – Où loger son compte titres, à son nom ou dans la société, et l’impact du PFU
33:40 – Conclusion, curiosité, responsabilité de l’entrepreneur et prochaine discussion
Empêche le fisc de te voler ta liberté : ce que chaque infopreneur doit comprendre
Dans cet épisode, j’ai reçu Joseph Bechaalany, avocat fiscaliste suisse, qui accompagne depuis plus de trente ans des entrepreneurs, dirigeants et expatriés dans leurs décisions fiscales. Sa mission est simple : éviter que des années entières de travail s’évaporent dans une mauvaise organisation fiscale.
Au fil de la conversation, un constat s’impose rapidement : la majorité des infopreneurs ne se rendent pas compte qu’ils travaillent davantage pour l’État que pour eux-mêmes, simplement parce qu’ils n’ont jamais posé les bonnes questions, au bon moment, sur leur structure, leurs revenus ou leur stratégie.
Cet article reprend les points essentiels de cet échange et les transforme en enseignements pratiques pour tout créateur de contenu, formateur, consultant ou entrepreneur du digital.
Pourquoi la fiscalité devrait être une priorité pour les infopreneurs
La première chose que Joseph rappelle est déroutante de simplicité : toute personne qui paie des impôts devrait consulter un fiscaliste. Non pas parce qu’elle a un problème, mais parce qu’elle peut en éviter des dizaines.
L’entrepreneur qui ne questionne jamais sa structure, son mode de rémunération, le rôle de son comptable ou les règles de TVA ne réalise pas ce qu’il perd. Joseph raconte qu’il rencontre régulièrement des entrepreneurs qui travaillent l’équivalent de dix années de leur vie uniquement pour payer des impôts qu’ils auraient pu réduire légalement.
Le vrai coût n’est pas seulement fiscal. Il est aussi financier, car l’argent perdu ne peut plus être investi, et c’est toute la dynamique d’enrichissement long terme qui disparaît.
Les fausses excuses qui coûtent très cher
Joseph observe cinq mécanismes de défense récurrents :
-
Je n’en connais pas.
-
C’est trop cher.
-
Je suis trop petit.
-
Je n’ai pas le temps.
-
J’ai un comptable, c’est son problème.
Ces réflexes sont humains, mais ils cachent une vérité sévère : ce que tu ne sais pas te coûte bien plus que le prix d’un conseil. Laisser son comptable gérer seul la fiscalité est une erreur fréquente. Le comptable intervient après coup, pour déclarer. Le fiscaliste intervient avant, pour structurer. Ces deux rôles ne sont pas substituables.
Expatriation, Dubaï et illusions fiscales
Beaucoup d’infopreneurs se demandent si partir à Dubaï est la manière la plus simple de réduire sa charge fiscale. Joseph apporte une réponse nuancée.
Déménager pour des raisons fiscales uniquement ne fonctionne pas. L’expatriation doit être motivée par un projet de vie, sinon elle crée des incohérences que les administrations n’ont aucun mal à déceler.
De plus, la notion de domicile fiscal est loin d’être intuitive. Il ne suffit pas de passer 180 jours dans un pays pour être exonéré ailleurs. Des éléments comme le centre des intérêts économiques, la source des revenus ou encore la structuration de la société peuvent annuler tous les bénéfices attendus d’une expatriation mal préparée.
Joseph partage d’ailleurs l’exemple d’un entrepreneur expatrié qui, malgré sa présence réelle aux Émirats, s’est vu rattraper par le fisc français parce que la majeure partie de ses revenus provenait encore de France.
TVA : le point aveugle qui peut faire exploser un business
Pour les infopreneurs, la TVA est souvent un détail administratif. Pourtant, une erreur peut coûter l’équivalent de plusieurs années de chiffre d’affaires.
Un formateur réalisant 350 000 euros par an peut se retrouver en faillite s’il applique la TVA de manière incorrecte, notamment lorsqu’il vend des formations en ligne depuis l’étranger, ou lorsqu’il combine présence physique et digital. L’administration fiscale peut remonter jusqu’à cinq ans en arrière, ce qui multiplie très vite le risque.
La TVA n’est pas un simple pourcentage ajouté à une facture. C’est un ensemble de règles complexes, différentes selon :
-
le pays depuis lequel la formation est délivrée,
-
la nature du format (présentiel, e-learning, live interactif),
-
la localisation de l’acheteur,
-
la structure juridique du vendeur.
Ignorer ces nuances expose à des conséquences dramatiques.
Comment choisir la bonne structure juridique
Beaucoup d’entrepreneurs adoptent une structure parce qu’ils ont entendu que c’était la meilleure option. Joseph rappelle une vérité essentielle : il n’existe pas de structure universellement optimale. Tout dépend de l’usage, de la stratégie et de la sortie envisagée.
Avant de créer une société, un infopreneur devrait répondre à plusieurs questions :
-
Quelle est ma stratégie de revenu et de rémunération ?
-
Est-ce que j’ai besoin d’une holding ou pas ?
-
Est-ce que je prévois de transmettre, de me salarier, de me distribuer, de m’expatrier ?
-
Comment mes flux financiers vont-ils circuler ?
-
Quel est l’impact de chaque option sur la durée ?
Le fiscaliste part toujours de la sortie pour déterminer l’entrée. C’est une logique de pilote de course : la manière dont tu sors d’un virage dépend de la manière dont tu y entres.
Mon propre cas : France, Suisse et risques cachés
À un moment de l’épisode, je soumets mon propre cas à Joseph. Je vis en France mais j’ai une société active en Suisse. Cela implique de définir où se déroule effectivement mon travail, comment je facture, et si mon activité peut être considérée comme ayant un établissement stable en France.
Là encore, la règle est claire : si la société suisse est pilotée depuis la France, le fisc français peut la requalifier en établissement stable, ce qui entraîne une double imposition. Ce type de situation n’est pas rare chez les entrepreneurs frontaliers ou les créateurs qui travaillent en mobilité.
Enfin, vient la question de la détention de mes investissements. Faut-il loger un compte-titres dans la société suisse ou en nom propre ? Tout dépend de la stratégie, de la fiscalité future, et de ce que l’on souhaite faire avec ces fonds.
Conclusion : la fiscalité n’est pas une menace, mais un levier
Cet échange avec Joseph Bechaalany révèle un point fondamental : la fiscalité n’est pas un sujet qu’on doit éviter, c’est un sujet qu’on doit maîtriser. Pas pour échapper à ses responsabilités, mais pour reprendre le contrôle de sa vie, de son temps et de son avenir.
Ignorer la fiscalité, c’est accepter de travailler plusieurs années de plus sans raison.
La comprendre, c’est se donner les moyens de gagner en liberté.
Si tu es infopreneur, formateur ou créateur, et que tu veux protéger ce que tu construis, consulter un fiscaliste n’est pas un luxe. C’est une assurance vie entrepreneuriale.
Francisco Teixeira
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